Création du Bagad

Alain HAMELIN premier Président et fondateur du Bagad

Alain Hamelin raconte, lors d’une émission radio sur RMB en 1984 : Après la guerre, Mlle Corvaisier avait fondé un groupe qui avait pour nom « Art et Folklore ». Certains d’entre nous y ont participé tant en qualité de danseurs que de sonneurs. Étant enthousiasmés, au cours de nos déplacements, par ces ensembles de binious-bombardes-batterie (bagadou) nous décidâmes de fonder un ensemble musical similaire qui devint rapidement une association distincte. Il faut cependant rendre hommage à Mlle Corvaisier pour son travail qui a permis de garder vivante la culture bretonne à Fougères. C’est ainsi que naquit le Bagad Raoul II de la Kevrenn de Fougères. Son premier bureau fût constitué en octobre 1954. Il était composé de : Alain Hamelin, Joseph Pennec, Louis Battais, André Cantin, Gaston Houssin, Bernard Benier, Louis Preveille, puis Victor Delin et Jacques Fleury. Quelques personnalités fougeraises acceptèrent de former un « Comité de Patronage » : M. Bertin Président de la Chambre de Commerce, M. le Chanoine Turmel, Mme Le Ker, les docteurs Beauverger, Mazéas, Abgrall, et M. Lucas architecte.

Alain Hamelin explique la différence entre un Bagad et une Kevrenn : « Kevrenn » est un mot breton qui signifie « partie » ou « groupe ». Le « Bagad » est une section de la Kevrenn. Il peut exister plusieurs bagadou dans une Kevrenn.

Le but du Bagad Raoul II est de pratiquer la musique bretonne mais nous avons voulu former de véritables sonneurs, c’est-à-dire des jeunes gens intéressés par tout ce qui est breton : langue bretonne, Histoire et culture bretonne, intérêts économiques bretons. Depuis sa création, le Bagad a fait de nombreux déplacements dans tous les coins de France et à l’Etranger.

C’est d’abord, à partir de 1940, le succès grandissant de la « grande cornemuse » qui supplante peu à peu le « biniou koz ». Dorig Le Voyer, luthier célèbre aujourd’hui disparu, travaille alors à la mise au point d’une cornemuse afin de l’adapter au Si Bémol (tonalité des bombardes). Puis la venue de formations « pipe-band » des régiments écossais durant la guerre crée une nouvelle dynamique en Bretagne. Le « Bodadeg Ar Sonerien » ou « Assemblée des sonneurs » voit le jour. Elle forme des musiciens par un travail précis et rigoureux. Elle fédère des milliers de sonneurs et pas loin d’une centaine de formations « Bagad ». (ci-contre : le Bagad de Lann-Bihoué sur la base aérienne de Cognac en 1959)